C'était le week-end du 8 et 9 octobre 2011, à Decize, dans notre très chère région Bourguignonne... Cyrille a renoué avec la victoire en marathon, et avec la manière! Il détrône le nouveau champion d'Europe marathon en K2 Romain Marcaud, également Bourguignon. Il s'octroie l'or et redevient champion de France marathon en K1 senior, et de ce fait reprend ce titre qui lui tenait tant à coeur. Le lendemain, en équipage, il signe coup double en s'administrant avec Edouard Lefèvre le titre en biplace. Retour sur cet évènement que Cyrille porte haut son coeur puisque c'est au marathon que l'on a découvert ses talents en 2002 alors que le champion devenait déjà...champion du monde marathon chez les juniors!
- Cyrille, quel était ton objectif à l'entame des France de marathon?
L'objectif était clair : récupérer le titre que j'avais perdu l'année d'avant! Mais aussi retrouver un certain niveau et état d'esprit... avec en bonus, le titre en K2 avec Edouard. Je voulais faire le spectacle et qu'il n'y ait pas photo à l'arrivée.
- Quelle stratégie as-tu mis en place pour l’atteindre?
Je ne peux pas révéler toute ma stratégie. Mais la préparation a été courte. Suite aux mondiaux, j'ai effectué 3 semaines de récupération et j’avais 4 semaines pour arriver en forme sur ces championnats de France. La préparation en marathon passe par du travail de portage, point stratégique et spécifique sur cette discipline mais aussi par du travail sur les différentes intensités et changements de rythme. Ensuite sur la stratégie de course, l'objectif était de saisir les opportunités. Et surtout face à un adversaire de taille: Romain Marcaud (champion de France 2010 en K1 marathon mais aussi d'Europe en titre en K2) qui était en pleine préparation pour les championnats du monde (15 jours après) et où il a d’ailleurs terminé 2ème en K2 (associé à Edwin Lucas).
- Comment s'est passée ta course concrètement?
6 tours de 5km, avec 5 portages de 150m environ. Des portages très techniques car rapides mais à la fois courts et étroits. Le parcours , lui, était avec des hauts fonds et pas mal de virages. La course a démarré sous la pluie. Ensuite un groupe s'est formé. Le premier écrémage s'est effectué au 1er portage. Par la suite, nous étions 4 ou 5 à nous relayer. Le reste de la course s'est alterné par quelques accélérations pour casser le rythme mai aussi par des passages à vide, de fatigue. Sur le dernier portage, je me sentais bien et j'ai pu accélérer fort sur la course à pied puis au rembarquement. J'ai ainsi créé le trou et et il s'est accentué jusqu'à l'arrivée pour finir avec 50sec d'avance.
- Quel a été ton premier sentiment en franchissant la ligne?
J’étais satisfait de mon investissement, de la course que j'ai effectué. C'est un renouveau quelque part: 4ans que je n'avais pas fait ce genre de course, sans que celà se termine au sprint.
- Contrat rempli en récupérant ce titre qui t'avait échappé l'an dernier?
Oui en effet, surtout après une année ou je manquais de résistance sur le 1000m. Je tenais à reprendre ce titre qui depuis 9ans m'a échappé seulement l'année dernière.
- Et l'équipage?
En K2, une course assez similaire au monoplace à la différence que l'on avait plus de marge de puissance et de pointe de vitesse sur les autres bateaux. Notre ennemi: les crampes! Il fallait qu'on les évite en gérant correctement notre pagayage. Sur le dernier portage, comme la veille, nous sommes partis seuls pour finir avec une avance de 1min30. Edouard apprend à chaque course et a très bien navigué.